DE HENRI III. [»674]                          99
tranchée, laquelle le lundi ensuivant 28 j uin. fut mise sur un poteau en la place de Greve, et en fut otée Ia nuit par le commandement de la Reine, 'qui assista à l'execution, et fut à la fin vengée, comme dès long­temps elle desiroit, de la mort du roy Henry son mari, encor que le pauvre comte n'en put mais j par le moyen du seigneur de Vassé, qui, usant de la foi du tems, lui mit entre les mains ce pauvre gentilhomme, auquel la justice n'eut sçeu faire plaisir quant elle eut voulu.
Le 26, la ville de Carentan fut rendue à Matignon, suivant la composition. Le sieur Guittery qui y com-mandoit fut amené à la Reine, pour estre fait de lui ce qu'elle voudroit ; mais elle trompa bien des gens : car après lui avoir parlé, elle le renvoya en sa maison.
Le mardi 6 juillet, les lettres patentes du roy Henry m, données à Cracovie le 15 juin pour la con­firmation et ampliation du pouvoir de la Reine sa mere touchant la régence, furent publiées et registrées en la cour, [et depuis imprimées.]
Le jeudi 8, le cœur1 du feu roy Charles fut porté par M. le duc son frere (0 aux Celestins, et illec inhu­mé; et le dimanche suivant, le corps fut aporte de S. Antoine des Champs à Nostre Dame, et le lendemain de Nostre Dame à St. Denis, où il fut enterré le mardi, avec toutes les magnificences et ceremonies qu'on.a coutume d'observer aux enterremens des roys de France.
En ces obseques, et en l'ordre de marcher et tenir rang, se meurent quelques differends et propos d'alter­cation entre messieurs du parlement et messire Jacques
<-) Le duc sonfrère : François, duc d'Alençon.
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